« Didier, c’était Monsieur 100 000 volts ».
Pendant plus de quarante ans, il a occupé une place singulière dans le paysage musical à travers ces nombreuses rencontres et projets dans divers styles: jazz-fusion électrique, jazz acoustique, jazz manouche, jazz et musique classique. Il avait reçu une Victoire de la musique en 1985. Didier a ensuite collaboré avec de très nombreux artistes, de Miles Davis à Herbie Hancok en passant par Claude Nougaro, Barbara et Jacques Higelin.
« Avec son violon, cette petite caisse où tourbillonnait avec un charme infini la bohème, le swing, les sons d’aujourd’hui… et un solide sens de l’humour, Didier Lockwood a enchanté la planète jazz bien au-delà de nos frontières. »
Nous parlions souvent de notre devoir et passion envers les jeunes, Didier était aussi très impliqué dans l’éducation musicale : auteur d’une méthode d’apprentissage du violon jazz, il avait créé en 2001 une école d’enseignement de l’improvisation, le Centre des Musiques Didier Lockwood à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne).
Il avait également remis en 2016 un rapport au gouvernement sur l’apprentissage de la musique. Il s’y inquiétait d’une enfance « formatée » par la technologie moderne et en « panne de sens » et prônait une éducation par plus d’oralité et moins de solfège.
Voici ce qu’il disait pour notre jeunesse :
« Nous sommes face à un choix de société.
En montrant que l’art peut permettre d’accéder au savoir, que les émotions
et la créativité sont une part essentielle de la culture, nous permettrons de réconcilier
un grand nombre de jeunes avec l’école. Nous leur montrerons que le monde scolaire
et la vie future demeurent profondément liés par une même exigence : l’édification
d’un individu autonome et responsable, capable de déployer sa créativité
mais aussi de connaître et de comprendre le monde dans lequel il évolue ;
l’art peut, en d’autres termes, contribuer à réconcilier le sensé et le sensible. »
Didier Lockwood
Vice-président du Haut Conseil
de l’éducation artistique et culturelle
Didier était à nos côtés pour sauver l’atelier Picasso. 2014
Il est parti rejoindre notre ami, Alain Casabona.
Il devait rendre hommage à Django Reinhardt, lors d’un concert prévu en mars.