Bonjour M’ssieurs-Dames,
Le Prix Alphonse Allais 2013 a été remis a Jean-Pierre Mocky, pour l’ensemble de son oeuvre, par Alain Casabona, Grand Chancelier de l’Académie Alphonse Allais et Jacques Mailhot, Camerdingue de l’Académie, le lundi 2 décembre à la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale, place Saint-Germain des Prés. Nous avons profité de cet instant pour fêter ses 80 ans.
Orchestré et organisé par André Cardinali. Ambassadeur en quête des profils louches de l’Académie Alphonse Allais.

Jean-Pierre Mocky fait partie des hommes à qui l’on n’a plus besoin de rendre hommage. C’est grâce à des types comme lui que nous ne devenons pas tous des codes barres. Hommage non, reconnaissance oui ! tous les invités, illustres ou anonymes l’ont pris comme tel. Et tant pis pour ceux qui ont fait faux bond !. Ce devait être la fête. Ce fut la fête et quelle fête !
Le Prix Alphonse Allais a été créé en 1954 et attribué pour la première fois à Eugène Ionesco, excusez du peu, suivi de pointures comme Louis Velle, Jean-Marie Proslier, Robert Rotrou, Léo Campion, Arletty, Pierre Etaix, Raymond Devos, Jean Yanne, Pierre Perret, Sempé, Jean Amadou, Bernard Pivot …
Jean-François Guyot, le souffleur et » l’insuffleur » de la Forge du Héron a accepté de réaliser le trophée du prix Alphonse Allais, avec le profil d’ Alphi, dessiné par Sacha Guitry, sur un coin de nappe, un soir de goguette.

La salle Lumière où s’est déroulée la réception est plus que le temple du cinéma. C’est ICI que les frères Lumière présentèrent le 22 mars 1895 leur cinématographe. C’est ici, oui, c’est ici, aussi que Madame Alice Guy-Blaché, la toute première femme réalisatrice de cinéma, à l’origine des premières fictions a convaincu Léon Gaumont de la laisser tourner le premier scénario de la maison éponyme. Pari osé, mais pari gagné, puisqu’en réalisant sa Fée aux Choux, Alice vient de créer la toute première fiction de l’histoire du cinéma. Un court-métrage de 60 secondes représentant la naissance d’enfants sortant des choux.
S’il en est un qui méritait d’être honoré dans ce lieu, c’est bien Jean-Pierre Mocky: il est à la fois metteur en scène, interprète, scénariste, monteur, producteur et distributeur.
Parmi les surprises de la soirée, mes amis m’ont rejoint naturellement : Nicoletta, a chanté « Ou es passé mon Saint- Germain des Prés » et « Mocky Blues « , Sarah Vernette récitante du conte d’Alphonse Allais, » Paris plage « , Aimé Nouma a slamé » Mocky, le dernier des Mockicans « et Rona Hartner qui nous a entraîné dans les steppes de l’Asie Centrale. ( un clin d’oeil pour Jean-Pierre, son père est Tchétchène )
Petite précision : cet événement a été réalisé sans qu’un euro ait été déboursé, pour la plus grande satisfaction d’Antoine de Montille, garde d’écus de l’Académie. Plus de deux cents invités, parmi lesquels, bien sûr, de nombreux académiciens allaisiens (A 3 ) et l’ensemble des administrateurs de l’Association des Amis d’Alphonse Allais ( A4) dont le président, Philippe Davis, a tenu à rendre un hommage particulièrement appuyé au lauréat, ont pu ainsi bénéficier de la générosité et de la complicité de tous ceux qui ont uni leurs efforts pour, eux aussi, saluer l’Artiste :
La Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale, Abaca, Bacardi, Champagne Devaux, Images Services, Les Menus du Monde, Madame est servie ! ( traiteur de la soirée ), Francisko Sanchez, Valette, Vignerons de Guitres, l’imprimerie Etc – Inn, le Chef Jean-Pierre Jacquin, Ludo et Stéphanie ( Promomédias) sans oublier Xavier Tassin, Bernard Armagnac et Stéphane Péreirat.
Et c’est ainsi qu’Allais est grand !
LE DERNIER DES MOCKY-CANS slamé par Aimé Nouma
Quand mon ami Dédé de Montreuil m’a demandé si
je pouvais écrire un slam sur Jean-Pierre Mocky
je lui ai répondu très détendu que ce n’était pas les Mots-qui
manquaient pour pondre des textes
à propos de n’importe quoi ou de n’importe qui,
qu’on aime ou qu’on déteste.
Et avec Mocky, M le Mocky, Mister Mocky
il s’agissait là de parler en l’occurence
d’une sacrée personnalité , d’un doux-dingue
d’un cré-acteur agité, doublé d’un agitateur de conscience.
de quelqu’un qui avait déjà su forger lui-même sa légende dans le 7ème art
à force de talent , de grosses gueulantes,d’entregent avec les stars,
de coups de poings, de coups d’esbroufe, de coups de bluff et ouf
aussi de films coup de poings.
Et que la performance en fait Messieurs-Dames !
était de devoir utiliser le format court du slam
pour rendre hommage, célébrer un personnage
s’étant rendu célèbre pour ses plus de 200 longs et courts métrages.
Plus d’un demi-siècle qu’il écume, rame et gamberge !
Donc bien avant même l’arrivée de la Nouvelle Vague.
Plus de cinquante berges
que Mocky, le père du mot “dragueurs”
nous aguiche et nous drague avec ses scénars ,
ses affiches de fims et leurs pléïades de stars.
Vedettes auxquelles sur les tournages,il prépare
toujours un traitement à part.
Tant de temps que ce cinéaste d’un autre temps ,
cet insoumis qui a souvent mis ses sous dans ses prods
nous prodigue son art à Mockyfier.Oui, c’est bien mot mockyfier
le jeu et le statut des stars sur ses plateaux.
Et son génie est qu’à ce jeu , malgré leur égo,
les plus grands acteurs et comédiens s’y ont pliés.
Plus de cinquante piges que notre producteur-acteur
et réalisateur indépendant fustige quasi en temps réel
les travers des porcs, des cons, des cocus, de couillons,
des pervers, des corrompus, des maillons forts, des maillons
faibles de la société de consommation.
Alternant tour à tour chefs d’oeuvres rabelaisiens et insolites,
navets, fours,satyres sociales ,drames politiques,Films de série B voire
Z et parfois devançant même l’Histoire avec des films prémonitoires.
Plus de cinquante ans que ça dure,
avec souvent , très souvent, trop souvent la censure
et les coups durs.sans compter dans le métier, les crevures
qui suppurent et bien sûr aussi l’usure.
Même s’il semble inusable le vieux dur.
Tout ça valait bien que je prenne ma plume et fasse un slam sur JPM.
je crois même que j’aurais été bien snob de m’y dérober.surtout quand on pense
que Mocky
c’est peut-être un des derniers Mocky-Cans on les prononcent
que ce soit en France ou ailleurs dans le monde
fait référence à un cinéma qui ose, qui dénonce
non pas comme tant d’autres qui encensent
sans cesse la connerie du monde
Ce genre de référence ne gagne jamais de récompense
alors moi , Aimé NOUMA ce soir prophète d’Alphonse ALLAIS
je suis fier et heureux de participer à la remise de ce prix
à l’impayable Jean-Pierre MOCKY.

un mot de mon ami Dan Mitrecey qui a bien compris pourquoi, nous avons organisé cette fête pour Jean-Pierre Mocky
Comme (presque) toujours, t’avais raison Dédé…Tu sais reconnaître les grands hommes.
Mocky, c’est le dernier des grands iconoclastes, l’ultime grande gueule, le trublion au verbe fort qui n’a plus son pareil pour appeler un con un con, sans les circonvolutions auxquelles nous ont habitués les suce-bites des médias sachant beaucoup mieux manier le cirage que la critique positive. Une sorte de Don Quichotte cinéaste qui s’est attaqué sans faillir aux moulins de la bêtise humaine sans jamais moucheter sa lance.
Alors, lui attribuer le Prix Alphonse Allais, ce n’est pas une récompense, c’est une évidence…
Un petit mot, tout de même, pour remercier les non-éduqués qui se sont contenter de venir se goberger sans même penser à se taire pour écouter ceux qui s’exprimaient à cette occasion. Un grand merci à Alain Casabona qui est parvenu à dire ce qu’il avait à dire malgré le brouhaha des conversations autour des petits fours rapidement engloutis et des verres prestement vidés. C’est limite si on ne les entendait pas roter… Remarque, on n’est pas étonné, et on a les noms…
Bravo pour cette cérémonie et merci à Mr Mocky pour l’ensemble de son oeuvre.
Dan Mitrecey